Dire merci.
Encore un petit mot qui cache de grands sentiments.
Il est devenu, dans le meilleur des cas, une formalité de fin de phrase.
Banalisé il a perdu son âme.
Nous sommes bien éloignés du sens premier, car merci vient du latin « merces » qui signifiait « salaire », « prix », récompense pour un travail. Dire merci, signifie « accepter d’être redevable de ».
En français, comme dans toutes les langues latines (obrigado en portugais, grazie en italien, gracias en espagnol) il a le même sens : être l’obligé de, manifester ou demander la grâce de (y compris de ne pas rendre ?!).
Merci, n’est pas une simple formule de politesse, il est le maillon d’une immense chaine de personnes conscientes d’être redevables de ce qu’ils ont reçu.
Etre redevable ne signifie pas seulement rendre à la personne dont je me sens l’obligé, auquel cas nous assistons à une quête d’équité entre 2 personnes : « j’ai fait ça pour toi, à ton tour de », « je te rends un service, tu m’en dois un ».
Une comptabilité mesquine, car il est préférable de donner sans attendre de retour immédiat.
Il suffit d’avoir une absolue confiance dans cette longue chaine d’individus reconnaissants.
Je suis, tour à tour celui qui donne et celui qui reçoit, je donne avec plaisir et je manifeste ma gratitude à chaque instant.
Manifester sa gratitude possède une immense vertu : Sonja Lyubomirsky, auteur de « comment être heureux et le rester »place la gratitude au 1er rang de ses « 12 stratégies euphorisantes » qui agissent sur notre sentiment de bonheur.
Avez-vous déjà vu des personnes blasées et heureuses ?
Moi, non !