Les chaudes journées d’été nous invitent à la flânerie et à lézarder au soleil.
Ce soleil tant attendu, guetté, espéré, est enfin là.
Et déjà, nous entendons quelques voix s’élever « Quelle chaleur ! C’est épouvantable ! Et ce soleil qui brûle ! ».
Il en va du soleil comme de tout, résumé en ces 4 principes généraux :
- Nous voulons ce que n’avons pas
Le printemps interminable et pluvieux que nous avons eu nous a fait désirer intensément l’été.
Il suffit de quelques jours de canicule pour que nous trouvions que « ça commence à bien faire », voire « qu’une journée de pluie serait la bienvenue… »
Nous pourrions penser à un caprice ou une exigence déplacée. Il n’en est rien.
Cette envie de ce que nous n’avons pas, se nomme la frustration. Elle est en réalité indispensable, car pas de plaisir sans frustration. Il faut avoir désiré pour pouvoir savourer.
Notre frustration actuelle nous prépare donc à nous réjouir lorsqu’il pleuvra enfin. Un comble ! Car pour un été normal en températures, chaque journée de pluie est davantage vécue comme un outrage !
- Nous nous lassons rapidement de ce que nous avons
Sitôt passée la joie des premiers barbecues, nous repensons déjà avec envie nostalgie à nos délicieuses fondues, raclettes, pierrades qui égaient et réchauffent les longues soirées d’hiver.
Les études menées sur les gagnants du loto confirment cette rapide lassitude. En moyenne, il suffit de 6 mois pour que les heureux gagnants retrouvent leur niveau de bonheur initial, c’est à dire se recréent à nouveau des soucis, des difficultés, des contraintes. Ils se plaignent autant de leur vie après, qu’avant d’avoir gagné !
- Rien, ni personne ne fait jamais l’unanimité
Même pas le soleil ! Et pourtant, personne ne remet en cause son utilité, nous savons tous que sans lui nous ne serions pas là.
Mais tout de même, nous lui reprochons tous un petit quelque chose : trop brûlant, trop chaud, il brûle nos plantes, m’empêche de faire la sieste, etc…
Il en va de même lorsqu’il s’agit de personnes : renoncer à plaire à tout le monde est le premier pas vers la sagesse et la sérénité, car cette quête est parfaitement douloureuse, illusoire et stérile.
Il se trouvera toujours quelqu’un pour vous reprocher quelque chose ou vous critiquer comme l’illustre ce conte « la famille et l’âne » dans mon recueil contes histoires
- Et tout comporte un revers
Ce soleil qui donne la vie, nous recharge en vitamine D, nous donne bonne mine, peut également et malheureusement donner la mort. Le danger réside dans les excès, lorsque nous nous situons dans les pôles plutôt que dans l’entre deux. Oublier ou nier l’un ou l’autre est préjudiciable dans ce cas comme dans la vie de tous les jours.
Ne voir que les bons côtés du soleil revient à être positif à l’excès et donc inconséquent.
Ne considérer que les dangers nous rend pessimistes, voire dépressifs.
Rechercher le bon et le mauvais en toute chose, comme en tout être humain, nous permet au contraire d’être prudent sans être méfiant, accepter la vie pour ce qu’elle est : belle, bonne, et dangereuse parfois.