Pour palier certains manques ou difficultés, nous adoptons tous plus ou moins des stratégies.
Elles ont pour but de dissimuler la faiblesse, ou d’avancer en dépit de celle-ci.
Si la stratégie développée est une aide au début, elle devient très vite invalidante et sclérosante.
Elle enferme celui, celle, qui pensait avoir trouvé une bonne technique, dans un piège dont il est difficile de sortir.
Ces stratégies que l’on croit d’abord être en or, se révèlent vite en toc !
Prenons différents exemples pour illustrer :
1ère : Qui n’a pas connu un collègue qui critiquait tous les autres ?
2ème : Ou un, une qui se plaint souvent et de tout, attire et reçoit toute la pitié du monde ?
3ème : Ou encore celui qui pose toujours des questions plutôt que de réfléchir et trouver seul(e) la réponse ou la solution ?
Ces stratégies ont toute la même justification au départ : la croyance naïve qu’elles sont utiles, gagnantes et bénéfiques.
Celui, ou celle qui les mobilise les emploie à dessein, pensant y trouver un réel avantage et bénéfice.
La 1ère par exemple, laisse croire qu’en enterrant certains collègues, je gagne en prestige aux yeux d’autres. La critique signifie « regardez comme ils font mal et au contraire comme je fais bien ! ». Mais il ne s’agit que d’un leurre, car très vite l’entourage se lasse de ce comportement, n’y prête plus attention et décrédibilise au contraire celui, celle qui en joue. Plutôt que de gagner l’estime des collègues, il, elle reçoit leur mépris ou leur moquerie en retour. Le manque de confiance du départ s’est transformé en mésestime.
La 2nde stratégie, elle, assure à la personne qui l’utilise une compassion, voire une protection de l’entourage. Toutefois, elle devient vite une prison également car peu à peu, elle est jugée incapable de faire face, incompétente, et perd en autonomie, les autres ayant pris l’habitude de décider à sa place. À trop vouloir attirer l’attention sur soi, on finit par être étouffé, écrasé par ce trop plein d’attention.
Enfin, la 3ème a sans doute permis au départ à la personne concernée de s’économiser. En effet quoi de plus confortable que de poser les questions pour avoir des réponses immédiates, rapides et sans effort ? Mais là aussi, le piège se referme vite. Celui ou celle qui croyait s’économiser perd en crédibilité, et surtout en capacité ! Car le cerveau est comme un muscle, qui a besoin de travailler, d’être entrainé pour maintenir sa performance.
En résumé, toutes les stratégies sont en réalité des pièges qui se referment à terme sur celui qui les utilise. Satisfaisantes au départ, elles deviennent sur le long terme davantage un handicap, empêchant l’individu de développer tout son potentiel.