Les émotions mal gérées sont à l’être humain ce que les soldes sont au magasin : un immense chantier !
Tout y est mal rangé, mal étiqueté, les 36 avec les 42, les -20% dans le rayon des -50%. Nos émotions sont trop souvent un immense foutoir.
La raison ? Notre ignorance et nos trop nombreux contresens.
À l’école, nous avons tous appris les couleurs primaires. Pourtant, nous ne sommes pas tous destinés à une carrière artistique. Dommage que l’Éducation Nationale ne juge pas utile de nous apprendre les émotions primaires.
Bien plus utiles pour notre quotidien, car présentes chez tout le monde.
Du coup, nous tâtonnons. Par inconscience ou pudeur, nous les ignorons, les confondons ou les négligeons. Dommage ! Car l’émotion est un fabuleux indicateur, un guide simple vers l’équilibre et l’épanouissement.
Quels sont les pièges ?
Le premier naturellement est la méconnaissance : dans la mesure où nous ignorons leur nombre, leur vertu et leur mode d’emploi il est difficile de les « utiliser » avec efficacité.
Le second est le mélange des genres et des fonctions : je les confonds, je les mélange, je remplace une émotion par une autre, et c’est le grand bazar dans mes états internes.
Comment y voir plus clair et éviter les contresens ?
D’abord en connaissant leur fonction :
- La peur sert à nous protéger face à une menace
- La colère à obtenir un changement, à faire bouger, évoluer
- La tristesse, à faire le deuil, à se remettre d’une perte, elle est donc liée à un évènement passé
- Le dégoût à nous tenir éloigné des dangers, donc à garantir notre survie
- La joie, à nous rendre créatif : elle nous permet de gagner en longévité
Ensuite, en les utilisant à bon escient, donc en évitant les contresens.
Par exemple : pour quelle raison suis-je triste pour l’avenir ? Comment puis-je être « dégoûté(e) » par un « échec » ? Comment expliquer que j’ai peur de quelque chose d’imaginaire ? Pourquoi suis-je triste et résigné(e) quand il faudrait que je sois en colère ?
Autant de contresens. Je n’utilise pas la bonne émotion…
Sans compter le poids de la société. Par exemple, dans notre société très policée, la colère est mise au ban, traitée comme une indignité.
Pourtant, c’est grâce à elle que nous avons fait des progrès.
Les grands soulèvements populaires nous ont permis d’acquérir de nouveaux droits.
Sans la colère de nos aïeux, que vivrions-nous aujourd’hui ? En tant qu’enfant ? Que femme ? Salarié ? Nos droits ne seraient sans doute pas les mêmes…
Nos émotions sont nos amies à condition toutefois de savoir les accepter, les reconnaitre et les utiliser à bon escient.