3. Au travail, de la rentabilité et du profit, tu t’affranchiras
Pourquoi évoquer la rentabilité dans une série d’article consacré au travail idéal ?
Parce qu’elle, et son ami profit, règnent en tyrans sur le monde du travail !
Or, un salarié affranchi de la rentabilité est un salarié heureux : il fait ce qui a du sens pour lui, il exerce son emploi avec plaisir, sans pression excessive, il ne sacrifie pas la qualité sur l’autel du profit. Il exerce son métier dans les règles de l’art, prend le temps nécessaire pour bien faire les choses, investit dans le matériel indispensable à l’exercice de son activité.
C’est pourquoi j’en ai fait un des 10 commandements.
A l’inverse, la rentabilité est le pesticide du plaisir et de la qualité : Entre un poulet gavé aux hormones en 3 mois (rentable !!) et un poulet élevé aux grains en plein air (bien moins rentable !), d’après vous lequel sera le meilleur ?
Et par-dessus tout, lequel des deux salariés sera le plus fier de son travail ?
La recherche, sans fin, de profit est un pesticide sur le monde du travail mais également une gangrène !
Car si toutes les activités ne sont pas censées être « rentables », force est de constater qu’elles cherchent toutes aujourd’hui à le devenir !
Au 1er rang, la SNCF en particulier et les services publics en général ! Un non-sens, puisqu’un service public, par définition n’a pas vocation à être rentable. Sa seule vocation est de rendre un service aux usagers. Est-ce encore le cas aujourd’hui ? Fermeture massive des bureaux de poste, des lignes ferroviaires et des écoles semblent indiquer que la rentabilité gagne du terrain si ce n’est la partie. D’où une perte de repère et de sens pour les salariés concernés par ses mutations bien éloignées de leur engagement premier, rendre service.
Gagner de l’argent, beaucoup d’argent avec son travail, est la cerise sur le gâteau : si je gagne de l’argent en vivant de ma passion, tant mieux, mais il arrive qu’en voulant gagner toujours plus, je perde ma passion… Si je m’éloigne de ce qui fait réellement sens pour moi, je prends le risque d’être démotivé, lassé, de perdre l’enthousiasme du démarrage.
Prenons l’exemple célèbre du Club Med : le Club a gagné beaucoup, beaucoup, d’argent presque par accident ! Les « pères » du Club, Blitz et Trigano ont d’abord eu une vision, un rêve, une utopie, « rendre le paradis perdu à chacun ».
Porté par leur passion et par le plaisir de faire ce qu’ils aimaient et comme ils aimaient le faire, le Club Med a fait son entrée en bourse. Mais lorsque dans la années 2000, le Club a cherché a évolué pour faire encore davantage d’argent il a commencé à en perdre !
La recherche de rentabilité est une course sans fin, qui aboutit parfois à couper la branche sur laquelle nous sommes assis.
Alors si vous avez la chance d’exercer un emploi, dans lequel vous avez le sentiment de vous réaliser, de faire ce que vous trouvez juste et bien, sans céder aux exigences de la rentabilité effrénée estimez-vous très, très heureux ! Un point de plus pour vous, petit chanceux !