Notre langue française est belle et riche : ses synonymes nous offrent une multitude de nuances.
Comme dans les grandes familles, les mots ont de nombreux frères, cousins germains, cousins au second degré, mais le souci est que nous sommes perdus dans cette généalogie.
Nous avons tendance à prendre certains mots pour des jumeaux.
Nous les utilisons donc indistinctement, parfois sans repérer la nuance qui les différencie. S’ils voulaient dire exactement la même chose, pourquoi ces doublons ? Quel serait l’intérêt d’avoir autant de mots pour désigner précisément et uniquement la même pensée ?
Alors, pour tenter d’y voir plus clair, je vous présent plus bas 3 amalgames courants qui nous empêchent souvent d’avancer. Ce sont des frères, oui, mais pas jumeaux. Il vaut mieux éviter de les confondre, sous peine de contresens. Des contresens préjudiciables au quotidien, car ils influencent nos actions, nos pensées, notre ressenti. À surveiller de près donc !
Voici donc les 3 exemples de synonymes dangereux pour nos pensées :
- Faites la différence entre « accepter » et « se résigner ».
Il est bon d’accepter ce qui nous arrive, (après avoir cherché notre part de responsabilité naturellement !), mais il est regrettable de se résigner. Pourquoi ? Parce qu’il vaut mieux accepter ce que je ne peux pas changer comme par exemple le passé. En effet, à quoi bon ressasser sans arrêt ? En quoi cela va-t-il m’aider à aller mieux, me sentir mieux ? En revanche, se résigner consiste souvent à accepter par avance une situation que je peux encore modifier. L’être humain est curieux. Il y a autant de personnes qui n’acceptent pas leur passé, que de personnes qui se résignent de leur présent et de leur futur. Dommage ! Il vaudrait mieux faire le contraire, accepter le premier, et ne jamais se résigner pour les suivants, car ils sont par définition encore modifiables…
- Ne confondez pas « responsabilité » et « culpabilité ».
À la réaction de mes clients, lorsque j’évoque leur responsabilité dans telle ou telle situation, je vois bien qu’ils les confondent un peu. Immédiatement, ils sont sur la défensive et dans la justification, jusqu’à ce que je leur fasse comprendre la nuance entre responsable et coupable. Si le coupable est souvent responsable, en revanche tous les responsables ne sont pas coupables !
- Trouvez l’équilibre entre « lâcher » et « abandonner ».
J’observe souvent cet amalgame, notamment à l’occasion des conférences sur le lâcher prise. Je pense que nous avons globalement du mal avec le lâcher prise car les mots de cette expression sont mal choisis. Pourquoi ? Parce que nous associons (en partie à juste titre) lâcher à « lâche », « lâcheur », donc à « abandonner et trahir », d’où notre difficulté à sauter le pas. Si à l’inverse, je choisis d’associer lâcher à « libérer, se libérer », alors je serai sans doute plus disposé(e) à tenter l’aventure !
J’ai cité ici les exemples les plus fréquents. N’hésitez pas à compléter si vous en avez détecté d’autres, je suis preneuse, et surtout surveillez de près ces 3 là, ils sont redoutables ) !